#chronique n°8 : pax deorum livre II

Coucou tout le monde, en ce 1er jour de l’année 2021, je viens vous parler du tome 2, de la saga pax deorum par Cédric Plouvier.

Vous voyez que vous avez aussi des problèmes. CE n’est pas grave, il y a toujours une issue dès lors qu’on sait où chercher et, bien sûr, pourvu que l’on se fixe des objectifs réalisables que l’on a le courage d’accomplir. Cédric Plouvier

Titre : Pax Deorum livre II : la voix des dieux

Auteur : Cédric Plouvier

Édition : libre2lire

Paru en novembre 2020

Pages : 452

Disponible en numérique et broché (je vous conseille en broché pour avoir accès plus facilement aux annexes)

Les hommes sont ainsi faits : face aux difficultés ils réagissent différemment et ils font pourtant face à des objectifs souvent proches, car le but est toujours le même bien que les acteurs soient différents. Cédric Plouvier

Résumé :

Dans Rome et à sa périphérie, des évènements étranges se multiplient et semblent impliquer les dieux. De plus en plus de Romains en sont témoins et ne savent pas comment interpréter ces phénomènes et réagir face à eux. Les autorités mènent leur enquête jusque dans les campagnes environnantes, alors que la criminalité augmente et que la plèbe gronde face au manque de considération politique du Sénat. Dans le Latium, les tensions croissantes avec les autres peuples et cités accentuent toujours plus la pression sur la Ville.
Dans cette situation, le siège de Véies, le dernier grand obstacle à la conquête du Latium, se transforme en véritable enjeu politique et religieux, au sein duquel l’aristocratie patricienne au pouvoir ne présente guère de front uni. Pour accélérer la résolution du conflit, des membres de plusieurs grandes maisons romaines décident alors de tenter un coup d’éclat en rencontrant le souverain de la cité ennemie pour lui proposer un arrangement, sans avoir consulté au préalable le Sénat. Ils se rendent ainsi en ambassade chez les Véiens sans mesurer le risque inconsidéré qu’ils ont pris : sont-ils tombés dans un piège sans le savoir ? Rome va-t-elle comprendre la nature du danger qui pèse sur elle ?

L’amitié réside dans la coopération, cela malgré la différence. Cédric Plouvier

Mon avis :

Je vais tenter de ne pas me répéter par rapport à la chronique du livre I que j’ai lu il y a quelques semaines maintenant.

Ce tome 2, est toujours autant immersif que le 1er. Nous sommes vraiment dans la continuité du livre I, sans transition. D’ailleurs j’aurais apprécié avoir un petit résumé d’Il était une fois… Rome, afin de me resituer les personnages principaux qui sont nombreux soyons honnêtes et des principales intrigues.

L’histoire et le contexte historique sont toujours très prenants, et intéressants ! On continue de découvrir la vie à Rome et ses alentours depuis différents points de vue. Les gens du peuple, les aristocrates, ouvriers, brigands ou politiques chacun y va son avis sur ce qu’il se passe dans cette cité. J’ai beaucoup apprécié dans cette suite que l’on voit davantage les femmes, qu’elles soient =plus mises en avant. Je ne sais pas jusqu’à quel niveau nous sommes dans le coté réalisme les concernant, leur rôle dans la société, le fait que certaines tirent un peu les ficelles, mais c’est vraiment très addictif. De voir les conflits entre elles, ce que certaines sont prêtes à faire pour avoir une place de choix dans la société, ou par jalousie. J’ai vraiment adoré chaque passage les concernant.

L’ambiance est plus sombre que dans le 1er, les conflits prennent une place importante dans ce roman. Que ce soit des conflits de territoires avec Véies par exemple, ou bien des conflits de pouvoir, intramuros, la colère gronde à Rome. Le peuple est au bord de la révolte. Mais ce qui d’après moi créé ce coté plus angoissant, sont les brigands et la place qu’ils prennent, et qui s’agrandit au fur et à mesure des pages. La pression qu’ils exercent sur les ouvriers, ce climat d’insécurité, cette impression qu’un massacre va avoir lieu dès qu’on leur refuse quelque chose.

La partie fantastique est également plus développée, le livre I était une mise en bouche. Nous commençons a rentrer dans le vif du sujet avec des évènements de plus en plus étranges, avec la présence des dieux de plus en plus importante. Et ça j’adore. Alors autant vous dire que le combo femmes, « sorcellerie », jalousie, volonté de voir l’autre mourir, fut un régal à lire me concernant !

Les descriptions sont toujours autant réalistes, la plume est magnifique, un langage soutenu, et qui colle vraiment au plus proche de l’époque dans le vocabulaire. Je n’avais pas fait attention dans le lecture du livre I, mais il y a une concordance grammaticale latine avec les noms des familles. De quoi replonger pour quelques moments dans mes cours de latin qui sont loin maintenant.

Suis je obligée de faire un résumé ? Je crois que vous l’avez compris, j’ai beaucoup aimé cette lecture, même si elle demande un peu de concentration pour se repérer en fonction des personnages et des différentes intrigues.

J’ai forgé ton épée et ton bouclier, je t’ai appris à t’en servir, mais c’est à toi qu’il revient de bien les utiliser. Cédric Plouvier

Encore merci à Cédric Plouvier pour toute sa confiance, et belle année à toutes et tous.

Interview

Hello petits livrivores, aujourd’hui un article un peu atypique, car il ne s’agit pas d’une chronique mais d’une interview que j’ai eu l’occasion de faire à un auteur que j’apprécie beaucoup, tant par sa sympathie, que par son univers littéraire.

Il s’agit de Jean-Marc Dopffer, vous trouverez son site internet ICI .

J’ai découvert cet écrivain, qui a eu la gentillesse de me faire confiance pour chroniquer des nouvelles dans le genre fantasy, sur une plateforme de mise en relation auteur/chroniqueur. Je vous laisse lire cette inteview et vous pourrez découvrir les chroniques également sur ce blog.

Q : Alors, dans un 1er temps, on va commencer par mieux vous connaître. Depuis combien de temps êtes-vous auteur ?

R : Autant loin que je me souvienne, j’ai toujours cherché à écrire. je suis passé par pas mal de projets avortés, dont des débuts de roman et des bandes dessinées. Mais c’est en 2004 que mon envie d’écrire s’est réellement concrétisée, avec l’envie de retranscrire le parcours de mon grand-père dans le sud de la France durant l’année 1944. Depuis voilà maintenant 16 ans, j’écris quasi quotidiennement.

Q : Donc ton 1er roman « 1944 carnet de vie », si mes recherches sont bonnes, est une histoire vraie en hommage à ton grand père ?Et tes autres romans ? De quels genres sont ils ? Peux tu les présenter succinctement ? (On viendra après au cycle de Barcil qui est un concept atypique qui m’intrigue beaucoup).

R : Tu vas le voir, j’ai tendance à être un auteur plutôt éclectique. Cela est dû au fait que j’aborde sans restriction des sujets qui me passionnent et qui ont de l’importance à mes yeux. Car j’essaie de glisser derrière chacun de mes projets un petit message à l’attention du lecteur.

Mon premier roman 1944 Carnet de Vie (Editions du Lau) est une histoire vraie. Il retrace le parcours de mon grand-père dans le sud de la France durant l’année 1944. Il a connu durant cette année les chantiers de jeunesse, le maquis, le débarquement de Provence et la libération. La genèse de ce livre remonte à très loin. Depuis que je suis tout petit, lors de chaque promenade en ville, il me racontait des anecdotes sur la seconde guerre mondiale. Une aventure tous les 200 mètres. Quand j’ai eu 20 ans, j’ai compris que cela allait se perdre un jour, alors nous nous sommes mis autour d’une table et j’ai pris des notes. Ces notes m’ont servi de socle pour créer le livre, écrit sous le signe de la sincérité : tous les faits son vrais et recoupés dans les livres d’histoire.

Mon second projet est un roman d’action, Embarqués ! (Éditions du Lau), avec en toile de fond les coulisses du métier de photo-reporter de guerre. Bien que ce roman soit une fiction, il est très documenté et travaillé pour coller au plus près de la réalité. Mon sujet de fond étant le traitement de l’information au sens large, je me suis attaché à ne pas traiter d’un sujet en particulier, c’est pourquoi j’ai établi cette fiction, qui reste avant tout une histoire d’action. J’ai la fierté d’avoir été préfacé pour ce projet par le photo-reporter Patrick Chauvel, un spécialiste ayant 50 ans d’expérience en reportage de guerre.

Changement de cap avec mon troisième roman, Nouvelle Ligne, où je retrace ma transformation en papa. Il s’agit d’un roman feelgood, qui aborde cette mutation de façon légère et décomplexée. J’ai ressenti le besoin de faire ce roman car beaucoup de livres ont été faits sur la vision de la maman, mais très peu sur celle du père, avec ses milles et unes questions, parfois scientifiques, parfois poétiques… mais surtout idiotes.

Q : Alors, tu as parlé de tes 3 autres romans, maintenant venons en au cycle de Barcil. Comment est né ce projet ? Depuis combien de temps es-tu dessus ? 

R : Le Cycle de Barcil a germé dans mon esprit il y a très longtemps, en 1998.
Je participais alors à un concours de Bande Dessinée, où le projet fantasy devait compter 16 planches, pas une de plus. L’idée primale était de présenter une histoire courte à la Roméo et Juliette, dans un monde fantasy. Mais lorsque m’est venu le concept un peu plus approfondi de mon univers, j’ai bien senti que 16 pages seraient bien trop succinctes pour développer ce que j’avais à dire.
J’ai alors remisé le projet, le temps de faire mûrir mon histoire et de travailler sur mes autres romans. Ce laps de temps m’a permis de reprendre à plusieurs reprises le Cycle de Barcil, ce qui fait qu’il a progressivement évolué, s’est étoffé, est passé d’une courte BD de 16 pages à un projet de plusieurs volumes de 48 planches. Mais ça ne me convenait toujours pas : l’univers gonflait un peu plus à chacun de mes remaniements. Surtout à cause du fait que je me devais d’expliquer d’où viennent les Dieux et la Mère, ce qu’est une Bainge, pourquoi tout ce petit monde se querellait, s’alliait… vivait, tout simplement.
A partir de 2015, je me suis senti prêt.
J’ai commencé à travailler assidûment sur le Cycle de Barcil en écrivant le roman. Et, en parallèle, je développe un esprit pointilliste de mon projet en présentant sous forme de nouvelles indépendantes les dix personnages principaux du roman : j’aime l’idée que le lecteur découvre l’univers de Barcil par petites touches hétéroclites. La trame ainsi tissée fait entrer plus en profondeur le lecteur dans mon univers, crée une connexion intime avec la façon de penser de chacun d’eux.

Orglin la primitive, nouvelle n°1

Q : 12 ans de réflexion, ceci explique l’univers complet et complexe que tu nous fais découvrir à travers ces nouvelles ! Du coup, ça veut dire que le roman final est déjà écrit ? En cours d’écriture ? Ou encore dans ta tête ? Les couvertures sont ton œuvre, puisque tu parles de bd ?Le roman final aura-t-il quelques dessins de tes personnages ?

R : En effet, 12 ans ça laisse le temps de la réflexion. 😀

Le roman est écrit à 90%. Je me suis arrêté un peu avant la fin car je me concentre en ce moment à rabouter tous les indices disséminés dans les différentes nouvelles, pour être en cohérence sur toutes les phases du récit. Dans tous les cas, le travail sur le roman est encore loin d’être achevé, car ma méthode de travail comporte systématiquement trois étapes de création : l’écriture, où je me focalise sur les émotions et l’objectif global que doit atteindre l’histoire ; la réécriture, où je travaille sur l’articulation de mon texte et pour finir la correction, où la chasse aux fautes est ouverte et où je reformule certains passages pour atteindre une fluidité et un impact plus importants.

Les illustrations des couvertures sont de la main de Xavier Drago, un artiste de talent qui sait parfaitement capter les atmosphères de mes textes et les illustrer. Nous sommes en effet à la réflexion pour proposer dans les livres des illustrations au noir.

Etolien le manchot, nouvelle n°2

Q : Ah ce serait vraiment une bonne idées quelques illustrations !  Le roman paraîtra donc une fois toutes les nouvelles disponibles ? Sont elles toutes écrites ? Les 5 dernières paraîtront-elles bientôt ? 

R : J’espère aussi pouvoir bientôt en insérer dans les textes.

Oui, le roman ne paraîtra qu’une fois toutes les nouvelles parues.
Cela me paraît important de respecter cet ordre de parution d’une part pour me permettre d’y insérer tous les détails éparpillés dans les différentes nouvelles, et aussi pour que le lecteur puisse entrer dans le roman avec toutes les cartes pour apprécier la profondeur de chaque personnage.

En terme d’écriture, tout est en pleine progression.
C’est-à-dire que la sixième aventure est en cours de finition de correction (je peux déjà te révéler qu’elle s’intitulera « Ugo le Sage »). Nous commencerons la recherche d’illustration de couverture, toujours avec Xavier Drago, en début d’année je pense. La parution aura lieu autour de mai.
En parallèle, je suis en cours de réécriture de la septième aventure, qui va vraisemblablement se titrer « Yuko l’Indomptable ».
Les huitième et neuvième nouvelles sont déjà écrites, il me reste encore les longues étapes de réécriture et de correction à faire.
Quant à au dixième et dernier récit, il me faut encore l’écrire. Mais je sais déjà où je veux aller dans cette histoire et quel trait du caractère humain je vais traiter.

Concernant le rythme des parutions, j’essaie de conserver des périodes à peu près homogènes entre chaque sortie. Cela varie entre une et deux sorties annuelles. Je suis conscient que le lecteur aimerait des dates plus rapprochées, mais je tiens à éviter de sortir trop de textes rapprochés, pour ensuite le contraindre à une attente trop longue avant que le récit suivant ne soit prêt.

Gienah la mercenaire, nouvelle n°3

Q : Ah oui donc il va nous falloir encore patienter quelques années avant le roman. C’est presque de la torture 😂
J’ai pu lire dans l’une des nouvelles (riguel le téméraire si mes souvenirs sont bons) un mélange de modernité a la pure fantasy, est-ce une manière de casser les codes de ce genre ? 
De plus vous avez déjà développé les nains, les dieux, danseuses du ciel, des hommes, allons nous aussi croiser davantage d’elfes ? D’orques ? 

R : Oui, il faudra encore malheureusement attendre pas mal de temps avant d’en connaître tous les aspects. Mais je travaille chaque jour sur les textes et il se peut que certaines sorties s’enchaînent un peu plus vite qu’annoncé…

La cinquième aventure, Riguel le Téméraire, est l’amorce d’un tournant dans le Cycle, dans lequel j’insère cette fameuse touche de modernité. Je peux même avancer que la sixième aventure, Ugo le Sage, a un lien étroit avec celle de Riguel, sans pour autant se mélanger…
Ce virage est effectivement une cassure des codes de la fantasy. Mais cela n’est pas issu d’une volonté spécifique de rupture : il s’agit seulement de suivre le déroulé du concept de Barcil, qui inclut une partie fantasy et une partie SF.

Concernant les peuplades particulières du monde de Barcil, il y a encore en effet quelques découvertes à faire. Cependant je ne fais pas de l’exotique la pierre angulaire du Cycle de Barcil, car mon propos de fond est avant tout l’étude des traits de caractère de notre monde réel. Ainsi, toutes les espèces qui peuplent mon monde ont pour vocation première de servir cette étude.

Riguel le Téméraire, nouvelle n°5

Q : J’ai vraiment hâte de découvrir la suite de ton univers et ces nouveaux personnages ! 
Tu dis « mon propos de fond est avant tout l’étude des traits de caractère de notre monde réel », ce qui veut dire que tu t’inspires de notre monde actuel, de ce qui nous entoure au quotidien comme source d’inspiration ? Ou tu vas puiser ça ailleurs ? Dans d’autres romans par exemple, ou la musique, ou que sais je encore ? 

R : Oui, je m’inspire beaucoup de notre monde actuel, ce qui me tend à imaginer soit des histoires alternatives à ce dont je suis témoin, soit justement à me concentrer sur des traits du caractère humain qui me touchent (en bien ou en mal). Cela peut être la vanité, la cupidité, l’égocentrisme ou au contraire le courage et l’altruisme.
Mes sources d’inspiration sont multiples. Je crois être bien incapable de définir avec certitude quelle voie me touche le plus, mais je sais que cela passe certainement par la contemplation de l’actualité couplée à la musique. Je pense que c’est souvent un ensemble de signaux qui, à un moment donné, créent cette étincelle créative dans mon esprit. Alors l’idée germe et je la laisse pousser en la façonnant pour lui insuffler le message sous jacent qui me tient à coeur.

Q : As tu des auteurs qui t’ont donné l’envie d’écrire ? Ou simplement des auteurs fétiches ? Des romans incontournables ? 

R : J’aurais adoré révéler que Tolkien a été le seul auteur qui m’aura donné le goût de l’écriture. Il y a certes une part de vérité à cela, mais Michael Moorcock, avec le Cycle d’Elric, aura été celui qui m’a fait fermer un livre pour saisir une feuille et un stylo.
Mes références sont variées, car je suis toujours curieux d’apprendre comment font les cadors de la discipline de l’écriture pour décrire un paysage ou un personnage, une action ou une pensée. Cela me pousse à étudier des auteurs comme Bram Stocker pour ses ambiances sombres, Orwell pour sa vision du monde post-moderne, Hugo pour ses méandres poétiques, Howard pour sa fantasy bestiale ou encore Harlan Coben pour ses ressorts dramaturgiques.
J’ai par exemple fait un hommage à Jules Verne dans Gienah la Mercenaire, troisième aventure du Cycle de Barcil, en jetant mon personnage dans une tempête à bord d’un bateau en perdition.
Comme roman incontournable, je citerai Alexandre Dumas avec Le Comte de Monte-Cristo, qui est pour moi un condensé d’aventures, d’esprit romanesque, de réflexion philosophique sur la nature humaine.

Yencil le stratège, nouvelle n°4

Q : Une dernière petite question, as tu d’autres projets d’écritures en parallèle ? 

R : Pour répondre à ta dernière question, j’ai pas mal d’autres projets d’écriture parallèle. Mais je préfère les laisser attendre avant de les mettre sur l’établi, d’une part pour laisser disponible ma concentration sur le Cycle de Barcil (qui est encore loin d’être achevé), et d’autre part parce que ce décalage temporel entre l’idée et son développement permet un mûrissement du projet, une évolution comme en a profité l’univers de Barcil.
Pour l’instant, donc, je me contente de prendre des notes sur les prochains thèmes que je souhaite aborder, avec des scènes ou des situations qui m’interpellent. Et petit à petit, tout cela va trouver sa place dans une grande histoire, avec ses enjeux, ses propos de fond et ses climax.

Encore un grand merci Jean-Marc pour ta confiance et tes univers qui font voyager les lecteurs les plus intrépides.

#chronique n°4 : la dame aux yeux vides

Bonjour à tous, après quelques jours d’absence je vous parle d’une lecture qui ne laisse pas indemne…

ATTENTION : AMES SENSIBLES S’ABSTENIR

Auteur : Cédric Murphy

Edition : Auto Edité

Paru le 21 octobre 2020

Nombre de pages : 470

Disponible en format broché ou ebook

Public visé : adulte averti

Résumé :

« Ci-gît la faille entre les mondes de Vahya’Mhfir’Skka. Gardez vos enfants loin de la dame aux yeux vides. »
Dans son jardin, Ben découvre un passage menant à un monde dévasté. Des fées y vivent avec leur reine, une magnifique dame prisonnière des lieux.
Émerveillé, il accepte de l’aider à fuir sa prison. Il ignore qu’il vient d’enclencher un engrenage effroyable.
Alors que la belle reprend des forces, des enfants disparaissent dans le quartier et les rares témoins trouvent la mort d’une manière inexplicable.
Qu’arrivent-ils aux enfants que Ben présente à la dame ? Pourquoi lui refuse-t-elle l’accès à la porte au fond de sa cabane ? Quelles horreurs dissimule-t-elle derrière ses illusions merveilleuses ?
Sous l’apparence du conte de fées se cache le goût du cauchemar.

Elles devaient décider de leur mort. C’était leur dernière liberté, leur seul cadeau en ce monde.

Cédric Murphy

Mon avis :

Cela fait très longtmeps que je n’ai pas lu un roman aussi gore, l’effet recherché par l’auteur est parfaitement réussit. On trouve de nombreuses scènes de tortures, de violences, qui sont très explicites. Il faut vraiment être prêt pour s’engager dans la lecture de ce livre, et je l’étais.

Outre la dureté de ce livre, il y a un thème prédominant dans ce bouquin, il s’agit de l’homosexualité (également la bisexualité, et l’homoparentalité). J’ai eu très peu l’occasion de lire de roman avec ces sujets bien que j’y sois très sensible. Et l’auteur a sublimement su exprimer son point de vue. J’ai adoré la place qu’il a laissé à Ben dans cette famille recomposée, et l’ouverture d’esprit qu’il a donné au personnage du père. Merci pour cette tolérance que le livre apporte à l’époque dans laquelle nous vivons, ces sujets ne devraient plus être tabous !

Chacun des personnages humains dont il est question, excepté la voisine, est attachant. On vit les atrocité dont il est question avec chaque victime. On partage la solitude de Ben, bien que chaque adulte qui l’entoure essaie de l’aider. On éprouve les doutes, les craintes, les angoisses des parents à chaque instant.

Mon seul regret, est que le dégout que j’ai pu ressentir à pris le pas sur d’autres émotions telles que la tristesse.

J’ai beaucoup aimé l’écriture de Cédric et malgré le côté malaisant et malsain, ce fut une lecture très rapide. J’ai dévoré (sans jeu de mots) le libre en moins de 48h c’est pour dire.

Après avoir plongé dans ce monde, j’ai très envie de découvrir les autres oeuvres de cet auteur en espérant que mon côté sadique soit autant satisfait qu’avec celui ci !

Merci à l’auteur pour sa confiance.

#chronique n°3 : les contes d’Erenn T1 : le nécromancien

Bonjour à tous,

En ce dimanche automnal je vous parle d’un roman reçu en Service Presse, un jolie découverte de fantasy/fantastique.

Titre : Les contes d’Erenn, Tome 1 : le nécromancien

Auteur : E. Loisiel

Edition : Marathon Editions (le site par ICI)

Paru le : 13 juin 2018

Nombre de pages : 274

Disponible en format broché et ebook.

Résumé :

Sur la terre d’Erenn, une maladie mortelle et incurable, le Fléau, sévit au coeur des populations et terrasse les hommes depuis trop longtemps. Maud, une jeune femme de dix-neuf ans, refuse de voir son père succomber au mal et décide de se lancer à la recherche d’un remède.

Ses deux amis d’enfance, Luke et Gaël, l’épauleront dans une quête où les rencontres seront aussi dangereuses que porteuses d’espoir. Une course contre la montre s’engage. Atteindra-t-elle son but avant que la mort ne s’enpare de son père ?

Nos existences oscillent entre joie et tristesse. Abondance et perte. Seule la orce de nos esprits peut nous éviter de basculer dans le désespoir. Et sur elle, le temps n’a pas de prise. E.Loisiel

Mon avis :

Nous voici ici avec un court roman (oui, pour moi, moins de 300pages = roman court), roman imaginaire, fantasy/fantastique adapté aux ados, jeunes adultes et plus si affinité.

Nous suivons donc 3 jeunes, dont Maud, une jeune fille de 19ans qui voit son père atteint d’un mal incurable « le fléau ». Elle va partir à la recherche d’un remède pour le soigner, accompagnée de Luke et Gaël.

Chacun de ces jeunes appartient à une sorte de « caste » au sein du royaume, Maud est une prétresse, Luke un guerrier, et Gaël appartient aux producteurs.

S’en suit pour eux des péripéties, des rencontres plus ou moins inattendues au cours de leur périple, des déceptions, des trahisons, mais aussi et surtout beaucoup d’amitié, d’amour, sur fond de complot politique.

Certains chagrins étaient faits pour être vécus seuls. E. Loisiel

J’ai beaucoup aimé cette histoire, le côté maladie rappelle un peu la situation que nous vivons actuellement, une simple coïncidence car ce livre est écrit et paru depuis 2ans et demi déjà.

J’ai été très touchée par l’envie de Maud de trouver un remède au mal de son père, je trouve que c’est un personnage qui incarne à la fois la douceur et la détermination.

Il y a d’autres personnages importants, Yian, le nécromancien, Aurélia, entres autres. On ressent pas mal la souffrance du vécu de Yian. Lui et le nécromancien sont les personnages les plus complets de l’histoire car on découvre leur passé, leur présent, leurs travers. Ce qui manque un peu au 3 jeunes, il aurai fallu je pense les développer davantage, les liens entres eux, leur faire verbaliser encore plus leurs émotions, leurs ressentis, leurs caractères, afin que le lecteur puisse s’identifier et s’attacher davantage à eux.

J’aurai également apprécié de connaître plus de détails sur les rôles des différentes « castes ». Je me doute de celui des guerriers et des producteurs, mais je suis très intriguée par celui des prêtresses, je pense qu’on ne sait pas tout, et ça me laisse un peu sur ma faim, j’espère que la suite nous en apprendra davantage.

Je suis très friande des romans fantasy avec un fond de politique, de complots, donc je suis satisfaite et agréablement surprise de retrouver cela, car je ne m’y attendais pas vu le public cible du roman.

En ce qui concerne l’écriture, je la trouve fluide, et simple. En général, la fantasy n’est pas toujours ce qu’il y a de plus facile à lire, mais là, c’est vraiment très abordable. Néanmoins, un peu plus de descriptions et de détails auraient mis davantage en avant le coté aventure de ce livre.

Pour résumé, un bon roman avec des thèmes communs mais sans rentrer dans les clichés. Je lirai le tome 2 sans hésitation, en espérant qu’il comblera mes attentes et répondra à mes interrogations en suspend.

Merci encore à E.Loisiel et à Marathon Editions pour leur confiance.

Aucune guerre n’était nécessaire, sinon pour assouvir le désir de conquête des Hommes. E. Loisiel

#Chronique n°2 : Asphodel

Bonjour à tous, aujourd’hui je vous parle de ce roman qui me tient à coeur. Je vous souhaite je l’espère une belle découverte.

Tu fus le cristal dans lequel j’ai pu contempler un soupçon d’éternité, et tes yeux, le miroir muet de mon errance.

Louise Le Bars

Auteur : Louise le Bars

Couverture et illustrations (pour le roman illustré) : Flokera

Edition : Noir d’Absinthe (leur site internet, par ICI)

Paru le : 10 septembre 2020

Nombre de pages : 228

Disponible en ebook sur amazon, et en broché

LECTURE POUR PUBLIC ADULTE ET AVERTI

Résumé :

Dans Asphodel, nous parcourons les siècles, du XVIIIè à nos jours, aux côtés d’un vampire qui – poète macabre – nous conte sept meurtres de femmes ayant marqué son existence.

Pourquoi les tue-t-il, elles en particulier ? Et quelle est cette mystérieuse entité qui prend vie au fil des lignes ?

En nous mettant dans la peau d’un monstre fantastique, le roman aborde des thématiques féministes et nous pousse à réfléchir sur les origines du mal.

Mon avis :

Avant toute chose, je vais vous expliquer pourquoi j’ai choisis de lire ce livre :

Bon déjà, il me plaisait et m’intriguait (c’est un bon début non ?), être dans la tête d’un vampire quoi de plus excitant pour la psychopathe que je suis ? (ne vous inquiétez pas vous aurez bientôt l’occasion de découvrir cela).

Mais aussi car ce roman est victime d’une polémique, dans laquelle, on accuse l’auteure (et donc évidemment cela inclus la ME, l’illustrateur, en gros toutes les personnes qui ont participé à l’élaboration de ce livre) d’antiféminisme, de racisme, de culture du viol, oui oui, rien que ça.

Quelques semaines après l’acquittement d’Yvan Godbout pour son roman Hansel et Gretel de la collection contes interdits des Editions ADA, (livre que j’ai également lu), accusé d’apologie et d’incitation à la pédophilie, pour un roman horrifique, une fiction, il m’a paru important de prendre position et surtout de me faire mon propre avis quant à ce roman. J’espère donc que ma chronique vous donnera envie de lire ce livre, et de recontextualiser les choses afin que tout ce petit monde ne soit pas victime de telles accusations !

Nous vivons donc l’histoire à travers les yeux d’Asphodel, un vampire, qui répond exactement à l’image que je me fais d’un tel être. Point de mièvrerie, pas le temps pour la douceur dans le comportement de ce sanguinaire.

Asphodel est autant monstrueux qu’attachant. On sent une personnalité très complexe. Plus il trouve une femme belle, plus il a envie de la posséder, et la dévorer, au sens propre comme figuré. Il sublime les femmes, elles incarnent la beauté, la pureté, vraiment rien d’antiféministe, bien au contraire.

Il y a deux scènes un peu difficiles dans ce roman, mais elles ne sont pas du tout écrites dans la même teinte que le reste du roman (je reviens sur l’écriture après). On ressent l’horreur, la détresse des personnages, en aucun cas il n’est question d’apologie, de culture des violences dont l’œuvre parle.

Il faut aussi prendre en compte, dans ce livre, le contexte historique. Une grande partie se passe au XIXème siècle, la condition de la femme, des personnes de couleurs étaient bien différentes de celles que l’on connait aujourd’hui (bien que l’on soit encore malheureusement très loin d’un idéal même en 2020). Si ce roman suffit à faire parler de lui comme étant raciste, j’en connais bien d’autres, hautement plus condamnables.

Après ce petit laïus, je reviens sur l’écriture de Louise.

Et là… Wouah ! Je me suis prise non pas une claque, mais un mur en pleine face. Je suis juste fan ! Cette plume est magnifique, digne des plus grands romans et auteurs classiques. On ressent tout le romantisme, la sensualité, presque de l’érotisme à travers chacune des phrases (même en dehors des scènes à connotation sexuelle).

Pour ce qui est de l’histoire en elle même, je l’ai bien sur, beaucoup aimée. J’ai d’abord été surprise de ne pas avoir à faire à un roman classique. Ici, il s’agit davantage de plusieurs récits que d’un roman où vous voyez évoluer un personnage de A à Z. Mais chacun d’entre eux est très intéressant car on voit malgré tout une évolution dans ce vampire. J’ai eu parfois du mal à voir où l’auteure cherchait à nous emmener, mais au fil des pages, des liens se font, et l’on termine cette histoire en ayant tout compris, les zones d’ombres sont éclaircies. Peut être même qu’une relecture avec ce recul permettrait de mieux comprendre ce personnage tortueux, mais aussi torturé.

Pour résumé, un très bon livre, une écriture magnifique. Un personnage principal vraiment très intéressant. Point de polémique à avoir le concernant, il s’agit d’une fiction, réservée à un public adulte et averti, qui met en scène un être monstrueux digne des plus grand criminels de notre époque.

On mésestime le silence dans le jeu de l’amour : il est l’éloquence des mots qui ne savent être dits.

Louise le Bars